Le concept "Bébé-Signeur"

 

 

 

Origine du concept

Joseph GARCIA, interprète en ASL , s’est questionné sur le concept. En effet, il a pu repérer différentes  situations de communication signée :

  • Des parents Sourds, qui utilisaient leur langue maternelle pour communiquer avec leur enfant entendant. L’enfant comprenait les échanges et y répondait également en signes.
  • Des parents entendants qui ont appris les signes de l’ASL pour pouvoir échanger avec leur enfant Sourd. Ce dernier reprenait également les signes pour entrer en communication avec ses parents.
  • Puis il a échangé avec un de ses ami entendant qui avait un enfant également entendant, mais le papa avait appris quelques signes pour communiquer précocement avec son enfant.

De ce fait, Joseph Garcia a voulu tester le concept avec ses propres enfants… La communication en signes s’est faite très rapidement.

 Pour chacune de ces situations, les bébés ont utilisé les signes qu’ils imitaient de leurs parents pour entrer dans une communication précoce.

Linda ACREDOLO, psychologue américaine, a remarqué que sa fille de 12 mois inventait des signes pour communiquer. Avec sa collègue Susan GOODWYN, elles démontrent que les bébés qui signent développent une communication et une capacité cognitive plus rapidement que les bébés non signeurs.

En 2006, alors que le concept existe aux Etats-Unis mais pas du tout en France, Monica COMPANYS, comédienne, formatrice et éditrice Sourde se lance dans l’aventure et créé sa première association formant des animatrices d’ateliers « Bébé-Signeur ».

Depuis 2013, grâce à l’association Bébé Fais-Moi Signe, des ateliers « Bébé-Signeur » ont vu le jour et les formations pour les professionnels se sont développées.

Une idée formidable

Grâce aux signes, bébé peut développer sa communication gestuelle. L’idée phare du concept est d’apporter à bébé des moyens pour exprimer ses besoins avant même qu’il soit en capacité de parler.

En attendant que la voix de bébé soit opérationnelle et intelligible, on peut profiter de ses capacités corporelles. Ses muscles sont suffisamment souples, il peut bouger les bras, les mains. Il sait pointer du doigt quand il veut quelque chose, il sait dire au revoir de la main ou faire les marionnettes. Le langage gestuel est à sa portée.

Une langue gestuelle existe déjà

L’idée est donc de fournir des gestes codés, en l’occurrence ceux de la Langue des Signes Française, pour que bébé puisse les reproduire lorsqu’il en a besoin, comme quand on le fait quand on parle.

Un signe sert de liaison entre le mot entendu et le sens de ce dernier, car l’image du signe permet à l’enfant de comprendre facilement le sens.

Les signes sont toujours accompagnés de la parole, comme un surligneur.

La pratique

Tout d’abord il faut sélectionner les mots-clés, c’est à dire les mots utiles à donner en signe à l’enfant pour qu’il puisse les utiliser ultérieurement.

Signer les mots-clés tout en parlant. 

Puis saisir les moments propices à signer. Le quotidien est rempli de moments où l’on peut s’amuser avec les signes : lors des jeux, promenades, bains, repas, change…. 

Répéter les signes sans modération. C’est à force de les voir que bébé va saisir le sens du signe et qu’il va être dans l’imitation pour se faire comprendre.

 

Les bienfaits des signes

  • Signer permet de mieux comprendre les besoins des tout-petits.
  • Signer permet de réduire et d’accompagner les pleurs, les colères et les frustrations dûes à l’incompréhension.
  • Signer oblige une attitude plus respectueuse vis à vis de l’enfant.
  • Signer permet à bébé de développer sa motricité fine.
  • Signer permet de transmettre des informations utiles à bébé sur le fonctionnement du langage.
  • Signer est un formidable atout qui permet de développer une relation unique et d’échanger avec bébé dans la confiance, le respect et la complicité.